Une jeune femme indépendante et libre se retrouve invitée dans son alma mater à Oxford. dans ce collège entièrement féminin, une inconnue (ou serait-ce un inconnu?) multiplie les actes malveillants. Point de crime mais un climat de suspicion pénible. Harriet Vane hésite à impliquer son ami aristocrate Lord Peter Wimsey. Ecrit en 1935, ce roman est difficilement classable: ni vraiment un policier ni vraiment un roman d’initiation, il serait plutôt mi romance, mi portrait sociologique d’un milieu (et aussi partiellement autobiographique). Au fond, le thème majeur est celui du travail intellectuel des femmes, et, surtout, s’il est vraiment compatible avec le mariage et la maternité telles que l’entend la société anglaise du temps. Farouchement indépendante, Harriet ne veut pas perdre sa précieuse liberté et n’est pourtant pas totalement insensible à la dévotion délicate de Peter. Harriett m’a fait penser à ma mère avec trente ans d’écart et, à bien y réfléchir, cette question délicate demeure un souci dans nos sociétés: concilier maternité et carrière n’est pas aisé. L’anglais, daté et très oxfordien, est difficile et le rythme de l’intrigue un peu répétitif. Cependant Dorothy Sayers fait partie de la bande des quatre avec Agatha Christie (avec Margery Allingham et Ngaio Marsh) et le côté ‘théorique’ du roman le rend original…