Nous suivons une jeune femme Freya, fille d’un peintre que nous avions découvert dans Curtain Call, entre le jour de la victoire en 1945 et le début des années 60. C’est en ce sens un Bildungsroman. Déterminée à devenir journaliste et à toujours être une femme indépendante, Freya va connaître bien des aventures et mésaventures, soutenue par son amie du temps d’Oxford, Nancy. Quinn est un maître de la reconstitution historique et il nous introduit avec bonheur dans le monde londonien des journalistes et des artistes de ces années là. Il montre aussi comment les lois victoriennes de répression de l’homosexualité créent un climat de peur permanente dans la communauté homosexuelle. Sans être le premier à voir voulu faire passer le climat de l’après-guerre sur ce point, il le fait avec grande crédibilité. Les personnages n’ont pas la fibre métaphysique ou spirituelle et je me suis demandé pourquoi j’éprouvais autant de bonheur à le lire. Comme dans ces autres livres, je crois que c’est son sens de la narration, à la fois légère et informée, joint à son sens des personnages qui me font l’aimer. Ce sont des personnes en chair et en os que l’on a l’impression de connaître et dont le destin finit par nous tenir à cœur.