Une mini-série (BBC-Prime) de Phoebe Waller-Bridge, avec Phoebe Waller-Bridge, Sian Clifford, Andrew Scott, Olivia Colman (monumentale comme toujours), Bill Paterson, Brett Gelman et Kristin Scott Thomas (idem), en six épisodes d’environ 25’ (2016). Une deuxième saison suit qui constitue vraiment un tout. Fleabag (sac à puce, le surnom qu’elle a dans sa famille) est une jeune trentenaire anglaise déboussolée et déprimée, apparemment pimpante mais profondément seule. Elle vient de perdre sa meilleure amie Boo avec laquelle elle avait ouvert un petit café. Elle a une sœur, Claire, qui a réussi professionnellement (mais dont le mariage avec un goujat bat de l’aile) et qu’elle aime et jalouse à la fois et un père veuf en passe de se remarier avec sa marraine (à elle): une peintre snob et faussement amicale (splendidement interprétée par Olivia Colman). Fleabag ne va pas bien, multiplie les relations éphémères – la série est souvent crue certes mais jamais vulgaire – mais cache son malaise sous un humour sarcastique et mordant. Son père annonce qu’il va se remarier et même à l’Eglise catholique. Le jeune prêtre (jeune d’ordination mais pas d’âge) ne la laisse pas indiffèrent. Cela peut-il bien finir ? Courte, nerveuse, inventive, portée par une actrice charmante (mais non, son nez n’est pas trop long!) et à l’humour ravageur (c’est elle la scénariste) et un casting de soutien au top, cette série est un petit chef d’œuvre d’humanité. Elle nous parle de notre aspiration aux liens, à aimer et être touché, du fait que le seul trésor que nous avons « ce sont les personnes ». La fin est une merveille de subtilité et nous fait espérer que Fleabag trouvera le bonheur.