Quel regard spirituel et vrai porter sur la ‘crise’ de l’Eglise? Dom Samuel, abbé de la jeune abbaye cistercienne de Novy Dvur livre une méditation libre sur la question des divisions entre catholiques. Plutôt que de réformes à mener ou de jugements définitifs, il promeut plutôt au fond une attitude évangélique, où des discussions sur le fond sont possibles dans un immense respect des personnes. Saint Pierre Favre aurait apprécié ce souci du respect et du dialogue enraciné dans l’évangile. Écrit de façon éclectique et simple, il illustre en permanence son propos par des anecdotes tirées de la vie monastique ou de sa propre vie. C’est vivant et frais, porté par la prière mais sans aveuglements non plus sur la gravité de la situation (mais d’un autre côté, quand est-ce que l’Eglise n’aurait pas été en crise??). Il rejoint ainsi ceux qui plaident pour un œcuménisme intra-catholique plus déterminé comme le vicaire général d’Helsinki qui écrivait il y a peu en 2017: « Œcuménisme signifie aussi chercher à aimer les autres, les comprendre, les excuser, les servir. Il s’agit d’ondes centrifuges interconnectées. J’ai dans les mains cet œcuménisme domestique. Là où je suis, je cherche à unir, non à séparer. C’est ainsi que le monde dans la globalité sera plus uni, meilleur. Dans les pays à majorité catholique, peut-être le premier œcuménisme consiste-t-il à respecter les différents charismes, spiritualités et vocations qui existent à l’intérieur de l’Église catholique. Ne pas tomber, comme le dit le Pape François, dans la critique, la jalousie, la méfiance… Nous sommes tous dans le même bateau… quelques-uns doivent s’occuper de lever l’ancre, d’autres de ramer, d’autres de lever les voiles et d’autres d’être dans la cambuse… Tous unis. Cette unité de la barque de Pierre attirera les différents canots de sauvetage des autres confessions chrétiennes à monter à bord et pouvoir ainsi naviguer tous ensemble dans ce monde troublé ».