Connu pour ses polars nerveux et efficaces enracinés dans l’histoire de l’Afrique du Sud, Deon Meyer se risque ici à un roman post-apocalyptique classique: un virus a décimé 99% de l’humanité et de petits foyers de vie bâtis par les survivants se constituent peu à peu. Deon Meyer a beaucoup travaillé (et remercie ses sources) pour se poser beaucoup de questions ‘techniques’: combien de temps pour que les chiens redeviennent des meutes sauvages dangereuses pour l’homme? Combien de temps pour que les routes goudronnées deviennent impraticables? Mais ce qui l’intéresse vraiment c’est le ressort humain: sur quelle philosophie peut se reconstruire une vie sociale? Une vie politique? Les humains prédateurs l’emporteront-ils sur les humains pacifiques? En outre, il a le mérite d’aborder la question religieuse, indirectement certes via le personnage d’un pasteur survivant, mais néanmoins de façon ouverte. Le cœur du livre – et le plus émouvant – est la relation entre un père et un fils qui était tout jeune (13 ans environ) au moment de la catastrophe. Les morceaux de bravoure ne manquent pas et Deon n’a pas perdu ses qualités de conteur. La fin est un peu abrupte mais cela n’altère le bonheur de lecture. Bref, un post-ap de bon niveau.