Dans ce roman classique et à l’écriture efficace, l’auteur nous présente deux hommes: un père et un fils: le père, un homme banal anxieux d’acquérir une virilité dont il sent le manque, va vivre la guerre d’Algérie, les commandos Georges et le début de l’OAS: il vit en fauteuil roulant rongé par l’amertume et une xénophobie maladive. Le fils en a honte mais doit s’occuper de lui depuis la mort de sa mère, une très belle figure que nous découvrons tard dans le livre. Ce fils est une figure plus difficile à percer velléitaire et mou qu’une femme décidée a fini par quitter. Sans nécessairement surprendre, Jenni montre bien les ramifications profondes de ce que cette guerre produit encore aujourd’hui en France chez beaucoup qui en furent protagonistes ou sont descendants de ceux qui le furent. Parfois rude à lire mais bien informé et bien écrit.