Un film de Andreï Zviaguintsev avec Mariana Spivak, Alexei Rozin et Matvei Novikov. Un choc. Une peinture crue, cruelle, froide, sans concessions du matérialisme aveugle des nouveaux riches russes, pendus à leurs portables, attachés à leurs appartements de standing, enfermés dans leur narcissisme dérisoire. Il neige de plus en plus sur ces banlieues anonymes de Moscou. Il neige dans nos cœurs et l’on a mal à son humanité… Les acteurs sont impressionnants (notamment Marina; je suis un peu moins convaincu par le jeu de Rozin mais peut-être est-ce voulu?), rarement la souffrance d’une enfant face au divorce violent (verbalement) de ces parents aura été rendue de façon aussi percutante. La deuxième partie du film nous met dans un suspense insoutenable où l’on admire tout de même la générosité de ces bénévoles qui donnent tant de temps pour retrouver les enfants disparus (il y en a beaucoup en Russie). On en sort lessivé mais convaincu d’avoir vu un grand film qui restera dans nos mémoires… on aimerait dire ‘hélas’… (Avertissement: Parents sensibles s’abstenir…)