[Le recours de la méthode] Ecrit en 1974, ce roman appartient au genre des ouvrages consacrés à la figure du dictateur sud-américain (avec Io el Supremo, l’automne du patriarche, etc.) Dans un pays fictif qui a une côte caraïbe mais aussi des montagnes et des mines. Dans un style picaresque à la première personne, nous assistons à différents épisodes tragi-comiques. Le style est flamboyant, chargé en adjectifs originaux. J’ai été frappé de la place que tient la France du début du 20ème siècle dans l’imaginaire de ce dictateur et donc de certaines élites (bien que lui-même ne soit pas à l’origine d’une grande famille), sa philosophie, ses arts, ses cabarets. On y trouve même une mention de la rue Blomet (ce que j’ai déjà vu dans des romans mais qui n’est pas vraiment fréquent !). Certains épisodes sont vraiment bien croqués, le village d’immigrés allemands vivant comme hors du temps, le dialogue entre l’étudiant communiste et le dictateur qui ne sait pas quoi faire de lui. Pas une lecture facile en raison de sa luxuriance même mais très bien conçu et dont le rythme tropical se maintient jusqu’au bout.