En 1960, un acteur britannique sur le retour fut un immense Sherlock Holmes dans une quinzaine de films et sa silhouette évoque immanquablement le célèbre personnage de Sir Conan Doyle. Le voilà en villégiature dans la petite île d’Ithaque (oui la fameuse Ithaque), près de Corfou, dans l’unique hôtel local tenu par une juive allemande, Mme Ausländer. Il sont une dizaine alors qu’une tempête isole l’île de l’extérieur et un étrange suicide est découvert. Tous les autres habitants lui demandent de faire ce qu’il peut en enquêtant avant l’arrivée de la police. Un écrivain espagnol devient peu à peu son Watson. Le mystère s’épaissit. Pérez-Reverte nous emmène dans l’atmosphère de Conan Doyle et témoigne de son admiration de gamin pour le personnage de Sherlock. On croira avoir compris assez vite et bien sûr on sera trompé. Les dialogues sont fins, les personnages conformes au genre. J’ai trouvé la mise en abyme de la différence (ou le contraire) entre roman et vie réelle, ‘ne sommes-nous pas dans un roman?’, un peu trop pesamment soulignée. L’histoire patine également un peu trop dans le deuxième tiers, je trouve. Mais Pérez-Reverte reste un conteur talentueux et nous fait sourire avec ses dialogues ciselés.