[L’oubli que nous serons] L’auteur se souvient avec pudeur et émotion de son père, Héctor Abad Gómez, médecin et activiste des droits de l’homme, assassiné par un escadron de la mort de paramilitaires en 1987. Le livre raconte à la fois l’histoire de sa famille, le couple étonnant formé par ses parents avec une mère pratique et très catholique et un père athée mais dans les nuages, et la vie à Medellin dans les pires années de la violence publique en Colombie (pays avec une histoire récente incroyablement violente). C’est un merveilleux livre où l’auteur parle avec amour et reconnaissance d’un père dont l’affection n’avait pas pas peur d’être exubérante. Il n’a pas peur de se présenter lui-même sous un jour parfois peu flatteur, confessant sa pusillanimité. Mais la façon dont il parle des principes éducatifs de son père est émouvante. Il décrit aussi très bien la couleur de la foi de sa mère et la façon très évangélique dont son père agnostique vivait sa philosophie de vie, admirant les enseignements du Christ sans croire en lui. J’ai beaucoup aimé cette façon de décrire l’histoire d’une famille sur trois générations (car certains grands-parents sont bien présents) et aussi dont des lieux, la finca de Rionegro par exemple, habitent une mémoire. J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre de pietas et de gratitude.