Dernier libre d’un grand écrivain espagnol contemporain (1920-2010), ce roman classique nous fait entrer dans l’esprit d’un marchand de Valladolid de 1517 à 1559. C’est l’occasion d’une évocation extrêmement précise et documentée sur les foyers érasmistes puis luthériens de l’Espagne d’alors, la première puissance du monde et le phare de la renaissance catholique. La vie quotidienne des différents milieux sociaux, les aspirations spirituelles des uns et des autres constituent le vrai sujet d’un livre ample et superbement écrit. Mon seul regret, qui trahit mon goût et aussi mon tempérament, est que les péripéties sont trop rares et le rythme trop lent (par rapport à Q/L’oeil de Carafa par exemple de Luther Blisset sur un sujet analogue). Mais la fin est d’une extraordinaire puissance dans sa vraisemblance humaine et son absence de religieusement correct. Pour qui aime les romans historiques et un castillan châtié…