Un film de Denis Villeneuve avec Timothée Chalamet, Zendaya, Florence Pugh, Rebecca Ferguson, Austin Butler, Christopher Walken. La mise en scène du chef d’œuvre de Frank Herbert se poursuit avec ce deuxième volet. Les thématiques chères à l’auteur apparaissent bien avec l’aspiration à la liberté, les dévoiements du politique (il est frappant de voir comment le monde du Malin, depuis Sauron jusqu’aux Harkonnen ici, révèle l’uniformité et l’annihilation de la volonté au profit d’une puissance maléfique, avec souvent des mises en scène de type Nuremberg) et les ambiguïtés du messianisme. Après la naissance d’une christologie dans le premier volet, nous en arrivons aux choix fondamentaux du héros, Paul Atréides (à la différence majeure près que Jésus est de son peuple alors que Paul vient d’une autre planète qu’Arrakis): à un moment, il refuse d’affirmer sa messianité et Stilgar commente en disant en substance qu’un vrai messie ne dit pas qu’il l’est, ce qui est plutôt bien vu. Il y a quelques bonnes répliques comme ‘vous sous-estimez le pouvoir de la foi’: le monde d’Arrakis fait clairement penser au monde musulman même si, au moment de l’écriture, Herbert pensait au conflit vietnamien avec les hélicos arrivant au-dessus des résistants et avait choisi de le transplanter au désert. En tout cas, le traitement du religieux est plutôt bien vu et les chevauchées des vers sont enthousiasmantes. Le film est superbe et fidèle à l’esprit du livre.