FILM – 31/08/2016 – de Houda Benyamina avec Oulaya Amamra, Déborah Lukumuena, Kevin Mischel
Ce film s’enracine dans une réalité dure: une banlieue grise, inhumaine, limite sordide, où règnent les dealers, où les parents sont soit déstructurés et séparés soient religieux et dépassés par le monde de leurs enfants. Ce monde est d’un matérialisme brutal, absolu où de nouvelles baskets, fringues et bagnoles font briller les yeux et habitent les rêves. Comment se fait-il alors que ce film ne soit pas désespérant? Il y a d’abord l’énergie incroyable des deux jeunes actrices, notamment la personnalité de Dounia et une réalisation efficace qui capte le soleil de cette énergie; il y a surtout une humanité qui ne triche pas, des dialogues qui font mouche par leur réalisme et une amitié vraie au-delà de la couleur ou de l’argent. Cette amitié a son sommet et il fait chaud au coeur. Alors oui ce film est une claque et dresse un portrait sans concessions d’une certaine banlieue mais il est aussi – et peut-être surtout – un hymne à l’espoir de la jeunesse, à l’audace, au refus du fatalisme de la misère et à l’amitié.