Troisième et dernier opus de la série policière centrée sur la commissaire Kristina Wendel. Non seulement l’enquête est originale et contient son lot de rebondissements mais l’analyse d’une société ébranlée par le divorce généralisé, la réflexion sur la crise de la social-démocratie suédoise et l’impact de l’afflux de migrants notamment musulmans dans une société telle que celle de la Suède des années 2000 est remarquablement menée, par petites touches sans discours. Il est intéressant de voir que l’auteur, qui n’est pas un ‘professionnel du polar’, se permette d’enfreindre non seulement les règles 3 et 5 de Van Dine (« Le véritable roman policier doit être exempt de toute intrigue amoureuse. Y introduire de l’amour serait, en effet, déranger le mécanisme du problème purement intellectuel » et « Le coupable doit être déterminé par une suite de déductions logiques et non pas par hasard, par accident, ou par confession spontanée ») mais même la règle 15 sur la révélation du coupable qu’à la toute fin ! Cependant il nous entraîne dans son récit avec maestria. Redoutable efficacité à tout point de vue. (à lire de préférence après les deux premiers).