Portrait de deux personnes: une femme, Hélène, qui s’est détaché de sa campagne – ce coin paumé près d’Epinal – et du grisé de son adolescence. Et un homme, Christophe, qui lui est resté, englué dans un boulot terne et avec les mêmes copains buveurs de bière que vingt ans avant. Ils s’étaient connus ados, quand il avait été la future star de l’équipe locale de hockey, et voilà qu’à la quarantaine ils se croisent à nouveau. Elle est en couple mais dans une grande sécheresse: il est séparé et très seul. Vont-ils se trouver? J’ai été bluffé par la finesse de l’analyse psychologique des personnages (notamment leurs pensées intérieures) et une acuité impressionnante pour décrire un lieu, une époque, une classe sociale, les tics de langage des consultants. Ils racontent des vies ordinaires, honnêtes, fragiles et pathétiques tout ensemble, en soulignant l’absence de Dieu (et de l’Eglise) et donc la misère métaphysique tout comme la détresse humaine des personnages. J’ai beaucoup aimé (tout comme j’aime beaucoup la chanson de Sardou 😉 !)