Hommage lyrique et poétique à un ouvrier allemand, August Landmesser, qui, le 13 juin 1936, refusa de faire le salut nazi bien qu’il fut membre du parti. Amoureux d’une juive allemande, Irma, il choisit ce jour-là de défier un régime et le paya le prix ainsi que sa femme et ses deux filles. C’est un bel hommage qui réussit à mettre de la passion dans le froid compte rendu des événements et des documents officiels. Ma petite réserve est que le ‘je’ de la narratrice est un petit peu trop présent à mon goût et qu’elle ne résiste pas au plaisir de faire de phrases, dont certaines sont bien trouvées et d’autres (notamment dans la deuxième moitié) un peu faciles… J’aurais aimé qu’un Daniel Mendelsohn nous raconte l’histoire plus sobrement. Mais pour faire ‘réaliser’ (au sens newmanien) de l’intérieur la barbarie des lois raciales nazies, l’ouvrage n’est pas sans puissance.