Enthousiasmé par le génial Lavr (https://www.marcrastoin.fr/les-quatre-vies-darseni-de-evgueni-vodolazkine/), je me suis plongé dans ce roman plus récent de Vodolazkine, l’historien du Moyen-Age russe devenu écrivain. Le roman est conçu en spirale, ou en polyphonie, en suivant la jeunesse tout comme la vieillesse d’un enfant né d’un père ukrainien (et ukraïnophone) et d’une mère russe. Deux thèmes traversent l’ouvrage : le bilinguisme et les passages entre le russe et l’ukrainien (le livre a été écrit bien avant la guerre et il présente bien ce qu’était la relation linguistique et culturelle entre les deux langues et populations « avant ») liés aux subtiles différences entre ces deux langues cousines et, d’autre part, la musique et la façon dont elle façonne une vie. Nous savons d’entrée que le jeune timide Gleb va devenir un grand musicien. C’est fin et remarquablement écrit. La dimension spirituelle est présente et parlante. Toutefois, j’ai été moins saisi, et séduit, que par ses précédents livres. Cela reste néanmoins un excellent livre et les amateurs de littérature russe ne perdront pas leur temps.