Que dire ? Tout d’abord une remarquable performance d’actrice de la part de Cate Blanchett. Elle porte le film. Certes W. Allen se révèle toujours un remarquable scénariste et metteur en scène. Néanmoins c’est la dimension terriblement tragiquement grecque du scénario que je retiendrais. Le sentiment d’une marche inexorable vers le solipsisme irrémédiablement mortifère. Moins d’humour, plus de cruauté dans la veine de Match Point… Difficile de ne pas avoir l’impression que la vision du monde pessimiste de W. l’emporte finalement sur sa veine d’humour yiddish new yorkais. Cet humour était certes toujours conquis sur l’absurde et le désespoir mais ici il recule au profit du constat tragique. D’un point de vue évangélique, on pourrait recevoir ce film comme une parabole puissante sur le « malheureux êtes vous, les riches, car vous avez votre consolation » (Lc 6,24) et le « Heureux vous les pauvres » (Lc 6,20), Ginger et Jasmine incarnant les deux voies… mais que le jugement est terrible…
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FILM – 25/09/2013 – de Woody Allen avec Cate Blanchett, Alec Baldwin