Un film de Lance Daly avec Hugo Weaving, James Frecheville, Jim Broadbent. Situé lors de la grande famine irlandaise de 1847, il nous raconte le sort d’un jeune irlandais qui rentre au pays après avoir servi dans l’armée anglaise des Indes. Il décrit avec force la situation terrible des paysans catholiques de l’Ouest de l’Irlande, dépossédés de leurs terres et de leurs maisons, ils meurent par millions tandis que des pasteurs anglais essaient de les convertir en leur proposant de la soupe à condition qu’ils abjurent la foi catholique. Sombre le film est en partie tournée en gaélique (un lord anglais: ‘Bientôt il y aura autant d’Irlandais celtes (=parlant irlandais) sur cette terre que de peaux-rouges à Manhattan!’). Certes le film est manichéen mais difficile de ne pas l’être quand on voit les ravages d’une colonisation sans pitié acharné à détruire un peuple de paysans sans défense. Il est impressionnant que cette colonisation-là, la plus terrible qu’est jamais fait subir l’Angleterre à une colonie, n’ait jamais provoqué une demande de pardon et soit si absent de la conscience nationale britannique (comme le montre le débat sur le cas des six comtés nord-irlandais, dernière colonie encore en place sur le continent européen). Grand succès au Box office irlandais, ce film est d’abord une oeuvre de mémoire. Cela ne l’empêche pas d’être efficace et prenant.