Louis de Bernieres, l’auteur de la mandoline du capitaine Corelli, revient dans le monde grec, en racontant l’histoire d’un village au sud de l’Anatolie, en Lycie très précisément, du temps où grecs chrétiens parlant turc et turcs écrivant parfois leur langue en caractères grecs vivaient ensemble. Il y joint la vie de Mustafa Kemal, ce qui mélange un peu les genres. Pour qui connaît déjà bien le génocide commis par les turcs non seulement contre les arméniens et les grecs mais contre toutes les populations chrétiennes habitant en Asie, ce livre n’apprendra pas grand chose (et surestime sans doute quelque peu la bonne intelligence qui régnait avant 1914 tout en s’en prenant à la religion en soi de façon assez primaire). Mais Bernieres est un bon conteur (qui s’essaie ici dans le genre des chroniques orientales truculentes et picaresques un peu à la façon de Ivo Andric) et il y a quelques jolis morceaux…