Une minisérie anglaise (ARTE) de Stephen Butchard et Alice Troughton, avec Waleed Zuaiter, Bertie Carvel, Clara Khoury, Leem Lubany, en six épisodes de 46′ (2020). En 2003, peu après la chute de Saddam et alors que l’Irak est sous occupation américaine (enfin, de la coalition, car il y a aussi un anglais!), un ancien flic du commissariat central de Bagdad cherche à retrouver sa fille aînée qui a disparue. Veuf, il a aussi sa plus jeune fille avec lui qui malade. Nous plongeons dans la pagaille de cet Irak éclaté, vivant l’humiliation de la domination étrangère et l’arrogance américaine ordinaire, où des milices naissent, où les espoirs d’études et de vie meilleure se heurtent au chaos ambiant. Tiré d’un roman écrit par le professeur d’arabe de Georgetown, la série est réaliste, sombre, austère, familiale et oppressante (mention spéciale à la musique, qui est juste ce qu’il faut, ni trop ni trop peu). Bien que le scénario soit un peu confus, le gâchis provoqué par l’intervention de G. Bush est bien rendu et le suspense bien conduit. Le seul bémol est l’incohérence linguistique, qui est un peu pénible: que des jeunes irakiens parlent bien anglais avec les Américains, pourquoi pas? mais que, entre eux, père et filles, ou avec d’autres irakiens on parle, parfois souvent, aussi anglais, n’a pas de sens. Le taximan poète est une belle trouvaille. Les acteurs notamment Waleed Zuaiter, sont bons et l’ensemble est nerveusement et efficacement réalisée.