Un film de Cédric Jimenez avec Gilles Lellouche, François Civil, Karim Leklou, Kenza Fortas, Adèle Exarchopoulos. Marseille, 2012, la bac nord rame contre les réseaux de trafiquants de drogue des cités. Mais voilà que, peut-être, une opportunité se présente de faire tomber un gros réseau et de vrais chefs. Mais il y a un os: il faut rétribuer l’informateur… Certes inspiré d’une histoire analogue mais réécrite pour la fiction, le film est un thriller super efficace, très bien joué et réalisé. Le trafic est une radio tellement cruelle de notre société car, s’il y a une chose qui est sûre, c’est que le trafic prospère parce qu’il y a des consommateurs (et pour qui votent-ils eux? savent-ils tout ce qu’engendre leur petit joint??), flics compris. Faut-il blâmer le manque de perspective de ces quartiers, la pauvreté de la ville et des emplois à Marseille? Certes, en partie. Mais le trafic se trouve dans tous les grands pays du Canada à l’Iran en passant par la Suède et l’Espagne. Et il génère des gains en comparaison desquels tout travail pâlit! D’un autre côté, l’espérance de vie est atteinte aussi… Je retiens que ces policiers font un boulot extrêmement dangereux et exigeant, pour faire leur devoir et servir leur pays mais qu’ils sont très démunis. Leur traditionnel système de valeur – honneur, solidarité, Etat -, s’affronte aux valeurs dominantes de la société, individualisme, consumérisme, cynisme désabusé. On voit la tension et le rythme de travail les miner. Et je me disais: j’espère qu’ils disposent – et si ce n’est pas le cas cela devrait exister! – d’aumôniers qui feraient le job des aumôniers militaires des forces spéciales: être là pour écouter et soutenir… L’Etat a besoin d’eux, la société a besoin d’eux, nous avons besoin d’eux. Demain comme aujourd’hui et hier…