La vie de Gaius Octavius, devenu l’empereur Augustus, est l’une des plus passionnantes qui soient tant cet homme a eu dans l’histoire de l’humanité un impact que nul ne peut discuter. L’écrivain américain John Williams a composé (1972) un roman uniquement fait de lettres et d’extraits de journaux intimes de personnages de l’époque pour nous permettre à la fois de découvrir cet homme plutôt timide et réservé et de refaire connaissance avec les circonstances de ce moment historique où naît l’Empire Romain sur les (presque) ruines de la République romaine. Horace et Ovide sont là tout comme Marcus Agrippa (que je ne connaissais pas assez et dont la personnalité et les actes m’ont conquis) et Maecenas, les deux amis de jeunesse, tout comme les amis poètes comme Horace ou historiens comme Nicolas de Damas. Le personnage immensément tragique de Julia, la fille tant aimée et pourtant jugée et exilée, émerge aussi avec force. C’est l’humanité dans tous ses dilemmes et ses passions, dans les différents âges de la vie comme dans ses tempéraments, qui se présente à nos yeux et nous fait tant de fois nous écrier: comme cela est bien vu! Et bien dit! Une œuvre qui est tout autant philosophique que littéraire. A mes yeux, et pour mon amour de l’histoire, une totale réussite.