Typique de Jaoui/Bacri: souvent drôle, fin, bienveillant envers les personnes. Ok, Jaoui a bien lu « La femme seule et le prince charmant » de Kaufmann et en a fait son miel: comment les jeunes femmes sont écartelées entre un imaginaire romantique du grand amour, irrationnel mais si tentant, et une aspiration moderne à l’indépendance teintée d’une certaine dose de cynisme… Mais étant bien croqué ce film vaut bien des pavés sociologiques sur la France d’aujourd’hui: une France où 50% des moins de 30 ans sont sans religion mais où beaucoup sont crédules envers tout ce qui est voyances, horoscopes et autres songes. Et si la foi avait été remplacée par beaucoup de crédulité?? Une France où la vie concrète que mènent les couples fabriquent des solitudes et des recompositions pas toujours si heureuses. Et si la prison du mariage fidèle avait été remplacée par les souffrances de ruptures parfois causées par si peu de choses?? Bref, dans l’ensemble un tableau, certes très parisien et bobo, mais tout de même bien vu. Outre que l’on rit, on est surtout amené à avoir beaucoup de compassion pour ces personnages attachants, perdus dans la vie comme la forêt de Meudon (si si c’est possible !) en quête de tendresse, d’une boussole intérieure (qui ne soit ni l’astrologie ni le destin ni le cynisme solipsiste de Wolff)… Mais il y a l’amitié : la constance d’une Clémence, la magnanimité d’un Julien…
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FILM – 06/03/2013 – d’Agnès Jaoui avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri