Un film de Sean Baker avec Mikey Madison, Mark Eydelshteyn, Yura Borisov, Karren Karagulian, Vache Tovmasyan et Aleksei Serebryakov. Nous suivons quelques jours dans la vie de Anora dite ‘Ani’ , une très jeune danseuse (pole dance) escort, encore fraiche et pleine d’espérances dans la vie (et qui refuse absolument le terme de ‘prostituée’ car elle a encore suffisamment d’estime d’elle-même et ne veut pas finir ainsi). Elle travaille dans un club dans le quartier, très russe, de Brighton Beach à Brooklyn. Et voilà qu’elle y rencontre le fils d’un oligarque russe certainement milliardaire qui s’entiche d’elle. Les parents d’Ivan envoient un trio d’hommes de main, mené par un diacre arménien, Toros, pour se débarrasser de la jeune femme qui fait honte à la famille. Mais rien ne va se passer comme prévu. Certes, la première moitié du film est un peu longue – et indéniablement complaisante envers la nudité – mais la deuxième moitié, road-movie frénétique et souvent drôle, révèle l’originalité du film. L’actrice principale mérite une nomination aux Oscars. Au fond, la morale est assez simpliste sans doute mais également évangélique: une « prostituée » (ou ‘presque’, tout étant dans le presque) peut avoir une morale et un cœur plus sain que de riches oligarques pourris par leur argent quasi diabolique. J’étais un peu hésitant sur la fin mais les 35 dernières secondes du film, et surtout, les dix dernières secondes, sont d’une grande humanité et justesse. Oui, il y a des hommes qui sont capables de respecter les femmes, même quand ils sont dans une position d’autorité absolue. Or, comme nous l’a appris Philippe Lefebvre, ‘comme un homme traite une femme, ainsi il traite Dieu’.
Pauline
Ne serait-il pas mieux de transmettre des messages spirituels en s’appuyant sur des œuvres qui évitent de s’exposer à des scènes sexuelles explicites, tout en restant divertissantes, inspirantes et porteuses de sens ?
Marc Rastoin
Oui vous avez certainement raison; si le réalisateur est chrétien; ce qui n’est pas le cas de celui-ci je suppose; en tout cas il s’inscrit bien dans « l’air du temps » sur ce point. Malgré ce point faible, le message finale est plutôt positif moralement.
Pauline
Merci pour votre réponse ! Je comprends que l’intention du réalisateur et la portée morale globale d’un film peuvent être des éléments importants à prendre en compte. Ma question se voulait davantage une réflexion générale sur l’impact potentiel de certaines scènes, particulièrement explicites, sur le spectateur lui-même, notamment dans une démarche spirituelle. Mais vous y répondez en quelque sorte.