[même titre en français] Le 18 août 2014, dans la zone contrôlée par Daesh, le journaliste américain James Foley, détenu depuis deux ans, est assassiné, décapité. Aux EU, depuis deux ans, ses parents remuaient ciel et terre pour le libérer. Mais la politique officielle américaine était: ‘on ne discute pas’. Ils le font seulement pour des soldats. Pourquoi? se demande Diane Foley, la mère de Jim. Dans ce récit brûlant d’histoire contemporaine, l’écrivain Colum McCann prête sa formidable plume à Diane. La scène d’ouverture narrant la rencontre en prison de l’un des assassins de son fils qui vient d’être condamnée avec Diane nous prend aux tripes tout comme le fera la scène finale (dont je ne dirai rien!). On suit les pensées qui s’agitent dans la tête de cette infirmière devenue mère au foyer de cinq enfants, catholique fervente et personne peu portée à critiquer les autorités de son pays. Mais cet enlèvement va la mettre en branle et forcer les EU à changer leur politique et à créer une cellule dévolue à faire libérer les otages américains partout dans le monde. En filigrane, s’effectue le portrait de Jim, enfant sensible et passionné par les autres qui trouvera sa voie dans le journalisme étudiant à l’université jésuite de Marquette. Diane peut parfois apparaître naïve (comme elle le dit d’ailleurs elle-même) mais sa foi ne peut, je crois, que toucher. Ce qui se passe entre le criminel et elle ne peut que parler à tous ceux qui s’interrogent sur ce que veut – et peut – la justice restaurative. Une lecture forte, portée surtout dans certains paragraphes par le style nerveux et efficace de Colum (car, dans d’autres, il s’efface presque complètement en laissant Diane parler).