Un film de Nicolas Pariser avec Fabrice Luchini, Anaïs Demoustier, Léonie Simaga, Maud Wyler, Alexandre Steiger. Le maire socialiste de Lyon est usé par des décennies de pouvoir et la frénésie du rythme de la vie politique. Il se sent vide, sans idées. Une jeune normalienne arrivant d’Oxford se retrouve nommée conseillère « aux idées » un peu par hasard. Très français, très écrit, presque rohmérien, ce film honore le film politique et le film français car, sous des atours enjoués et légers, il pose de vraies questions sur la situation non pas seulement de la gauche ou de la politique au sens étroit du terme mais aussi de la responsabilité politique face au changement climatique. On y croise des personnages plus vrais que nature et crédibles. Remarquable par exemple Léonie Simaga dans le rôle de la directrice de cabinet ou Maud Wyler dans celui de la jeune femme artiste intello traumatisée par l’effondrement des espèces vivantes et tentée par le catastrophisme à court terme (« Je ne sais pas si c’est la folie qui lui fait voir la vérité ou si c’est la vérité qui la rend folle » énonce calmement et lucidement son mari). Anais Demoustier, avec son délicieux petit sourire en coin, campe à merveille une jeune européenne intelligente et sur-diplômée qui veut garder ouvert le champ des possibles, sans illusions sur le pouvoir des politiques et qui résiste à leur fascination, mais ne sait pas trop quoi décider (elle est plutôt ‘I would rather not’ à la Bartleby, comme le scénariste nous le dit in fine, avec le sourire toujours). Un film intelligent sans être lourd, lucide sans être désespéré (un mot du dernier dialogue, un de mes préférés pour ceux qui me connaissent , le dit en passant), politique au sens fort du terme mais sans se prendre trop au sérieux. (bon, ceci dit : amateurs d’action et de virages scénaristiques imprévisibles s’abstenir!!)