Cela commence doucement par les obsessions et angoisses d’une jeune femme d’aujourd’hui et l’on se dit que l’on va encore trouver ce style nombriliste plat de beaucoup de romans français contemporains et puis nous voilà en Argentine, l’histoire se fait prégnante, une mère angoisse pour elle et sa fille, le passé juif affleure et la prose se fait plus incandescente et vive jusqu’à la lettre d’Eduardo Silva que l’on lit d’une traite, presque en apnée et qui offre une boussole, un horizon de vie nouveau à la jeune femme angoissée… Et puis le rythme baisse à nouveau, retour au réel, à Paris, au quotidien. Mais on a l’impression d’avoir vraiment traversé quelque chose de fort, qu’une vision de l’exil, de l’Argentine, de la judéité, de l’écriture et, au fond, de la vie même, nous a été partagée… Il y a des fulgurances, une atmosphère, de la métaphysique…