Un film de Charlotte Wells avec Paul Mescal, Frankie Corio. Sophie une fillette écossaise de 11 ans passe des vacances en Turquie avec son père Calum qui vit loin à Londres séparé de sa mère. Une musique de thriller bon marché nous fait croire qu’un drame va éclater mais… il ne se passe rien. On pressent qu’un drame est survenu (le suicide du père dépressif?) notamment via des images de la fillette devenue jeune femme (et lesbienne: le rapport entre ce fait et les événements du film n’est vraiment pas clair) et qui a des flashs de ces vacances. A première vue, on pourrait penser que c’est un film sur l’impact traumatisant de la séparation parentale tant sur un jeune enfant grandissant que sur l’un des parents (mais je doute que ce soit la pointe voulue par la réalisatrice). Et je ne pense pas non plus que la question de savoir si un baiser homosexuel passionné entraperçu par la fillette soit censé expliquer son évolution future (une déclaration du père à sa fille laisserait bien entendre en revanche le credo, bien contemporain, du scénario, ‘tu seras ce que tu voudras’). C’est un film qui donne l’impression d’être un film de fin d’études en école de cinéma: pas de budget, pas de scénario, des acteurs peu connus (si la fillette est excellente, le père, un top-modèle bodybuildé et épilé au charmant sourire n’est absolument pas crédible), des plans bizarres et souvent gratuits, des mouvements de caméra volontairement prétentieux pour dire ‘regardez comme c’est original’ et, in fine, un vide métaphysique abyssal typiquement postmoderne. Bref, à éviter, sauf si l’on aime entendre l’accent écossais!
remarque complémentaire: Ce film est très représentatif de la façon dont les médias (films, séries, etc.) promeuvent l’homosexualité depuis une trentaine d’année et encore davantage depuis dix ans (et Netflix), au point que l’on pourrait que la majorité de la population l’est. Pas un film et pas un thème n’y échappent. Cela en devient vraiment pénible, si lourdement idéologique. On se demande d’ailleurs – les historiens du futur travailleront sans doute le sujet – si la (puissante) vague actuelle autour du transsexualisme (sur l’air, analogue, du ‘chacun peut décider personnellement, individuellement, sans contrainte sociale, de son choix et de sa vie quitte à changer de sexe (si ce n’est de genre, ou le contraire)) n’est pas quelque chose qui serait la conséquence au fond du premier mouvement (partageant aussi l’idée que cela peut se faire à 15, 13 ou 11 ans): chacun peut ‘changer de genre’ s’il le veut très fort. Comme le montre, de façon impressionnante, le reportage de la BBC (pas exactement un média ultra-conservateur!) sur la clinique Tavistock à Londres (cf. https://www.bbc.com/news/uk-64683917), il y a dans cette nouvelle vague des enjeux médicamenteux, psychologiques et chirurgicaux et donc économiques colossaux… Il est fort à parier que le malaise adolescent, qui a pris dans l’histoire et notamment depuis l’arrivée de « l’adolescence » en tant que concept nouveau (1904), des formes variées de rébellion, trouve là un nouveau point de fixation. Mais un lieu qui posera sans doute des soucis ultérieurs massifs (et qui fera la fortune des psys de toute sorte dans le futur (et peut-être dès maintenant)…