[Lumière pâle sur les collines] Ce fut le premier roman de Kazuo et son nom apparaît même discrètement. Une femme japonaise se souvient de sa jeunesse à Nagasaki dans l’immédiat après guerre. Tout Kazuo est déjà là et la prose déjà superbe. Son dispositif narratif où les souvenirs s’appellent les uns les autres et s’enchaînent tels des poupées russes, sans que nous soient donnés tous les éléments, nous met au plus près de notre si belle et fragile, si subtile et si complexe, mémoire humaine. Le rythme est fluide et la prose limpide tout en étant allusive. Petit à petit les révélations surviennent prévisibles dans certains cas et totalement imprévues dans d’autres. Je suis impressionné de voir à quel point tous les thèmes clefs de Kazuo sont déjà là, indissolublement liés à son style. Une oeuvre majeure vraiment.