En 1920, Thomas Birkin, un ancien combattant anglais des tranchées, dont le visage porte encore les stigmates des combats, et que sa femme a quitté, débarque, inconnu, à Oxgodby dans le North Yorkshire, pour restaurer une fresque médiévale dont a repéré des traces sur la voute de l’église Durant son séjour, il se lie avec un archéologue vétéran comme lui tandis qu’il n’est pas insensible à l’innocente et ravissante fraicheur de la femme du vicaire (qui, lui, est indubitablement antipathique). Ce petit livre n’a l’air de rien mais il dégage un vrai charme: élégie à un monde défunt, nostalgie des temps où le travail pouvait être une joie, amour du travail artisanal, évocation d’un monde médiéval où le Christ était autant juge que sauveur.. Il y a de l’Ishiguro avant l’heure dans cette réflexion d’un vieil homme sur un été de sa jeunesse et de tous les possibles, le tout avec un portrait d’une Angleterre rurale et traditionnelle où l’on parle encore les dialectes anciens. Bref, l’équivalent littéraire de In the Mood for Love…
(à noter qu’il fut mis au cinéma avec Colin Firth et Natasha Richardson en 1987)