Et dire que j’ai failli écouter certains critiques ; et dire que j’ai failli rater ce film superbe; et dire que j’aurais pu rater l’un des plus magnifiques portraits de prêtres jamais réalisés… Un film sur le couple, sur l’amour, sur Dieu enfin… L’amour comme soif inextinguible, comme aspiration à une communion sans cesse à reprendre, comme ce qui dilate le coeur et les yeux; l’amour comme une maison à habiter peu à peu, un enfant à voir courir dans un jardin, un chant qui chercherait ses mots…
Rarement on aura vu un prêtre (Javier Bardem remarquable) aussi juste, figure christique, kénotique, ayant les mots de la quête de l’amour et la vérité des actes qui le montrent sans le prouver (scène de la prison, de la communion, avec le handicapé à la fin) dans la nuit des sentiments (à la mère Térésa). Oui un film qui aurait enchanté St Augustin: l’homme comme être de désir, comme intériorité tournée vers la source plus intérieure à lui-même que lui-même et aspirant à un toujours sans cesse recommencé. Un film qui aurait réjoui Maurice Zundel le saint prêtre mystique suisse, le mystère de la vie comme simplicité, quête de transparence envers l’Amour créateur premier et dernier mot d’un Dieu mendiant. Une expérience spirituelle d’une profondeur humaine admirable, d’une justesse spirituelle étonnante, un film qui, plus encore que the Tree of Life peut-être, est chrétien plus encore que simplement croyant. Merci – Choukran – Terrence pour cette merveille…